La section CNU25 s'associe pleinement aux actions entreprises par la CPCNU, en lien avec les évolutions récentes qui tendent à transformer le CNU en simple instance consultative. En particulier, l'avancement de carrière, à l'équilibre depuis trente ans entre voie nationale et locale joue un rôle important dans la structuration d'une communauté disciplinaire forte à l'échelle nationale. La section CNU25 réagirait par tous les moyens appropriés si cet équilibre devait, à l'avenir, être remis en cause.
Depuis plus d'un an et demi, la communauté universitaire a suivi avec attention l'élaboration du projet de loi de programmation de la recherche, puis son passage accéléré devant les assemblées parlementaires. Des groupes de travail jusqu'aux auditions parlementaires, les instances que sont le Conseil national des universités (CNU) et le Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) n'ont été que peu ou pas entendues. Les sociétés savantes qui se sont engagées dans le processus et ont fait de nombreuses propositions n'ont pas été, au final, mieux écoutées. Or il est frappant de constater que nombre de leurs préoccupations rejoignaient celles exprimées par les instances nationales que sont le CNU et le CoNRS, ou par des collectifs comme celui des directeurs et directrices de laboratoire.
Dans ce contexte, les amendements de dernière minute votés par le Sénat et confirmés en Commission mixte paritaire, et notamment l'article 3 bis qui modifie le processus de recrutement des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses ne sont pas les bienvenus.
La communauté des mathématiques françaises a su modifier en profondeur ses habitudes de recrutement depuis la fin des années 90 (sans modification majeure du cadre légal); elle est prête à discuter des processus de recrutement et d'améliorations possibles à toutes les étapes, mais cela nécessite de larges consultations, incluant toutes les parties prenantes d'un processus par nature complexe.
Dans l'attente de telles discussions, elle se joint aux sections qui se sont déjà prononcées pour le retrait des amendements de dernière minute, en dehors de celui réaffirmant l'exercice des libertés académiques. En particulier, le retrait de l'article 3bis est un préalable à des discussions sereines sur le rôle des diverses instances dans la gestion des corps de fonctionnaires d'Etat que sont les enseignants-chercheurs, que ce soit pour leur recrutement, leur promotion et leur gestion de carrière (congés sabbatiques, primes). Si le système actuel peut sans doute encore être amélioré, soulignons qu'il a déjà permis à notre discipline de promouvoir des profils divers et de maintenir une qualité d'activité qui n'est pas toujours bien comprise dans la logique des établissements.
Concrètement, les membres de la section CNU 25 s'engagent à refuser de siéger dans les comités d'évaluation où leur présence est requise, telles que ceux du HCERES, ainsi que toutes instances qui ne constituent pas le coeur de notre métier d'enseignant-chercheur.
La section CNU 25 se réserve la possibilité de retenir ses avis voire de suspendre l'intégralité de son activité sans évolution rapide de la situation actuelle et ré-affirmation positive des prérogatives de gestion des corps d'Etat qui sont les siennes.
La section 25 du CNU s’engage à ne pas promouvoir et à ne pas attribuer de Congé de Recherche et Conversion Thématique, au titre du contingent national, à ses membres pendant leur mandat.
Les sections 25 et 26 décident de ne pas mettre en place le suivi de carrière : faute d’une définition précise des objectifs, des modalités et de l’allocation de moyens dévolus à cette nouvelle mission, celle-ci ne peut être mise en œuvre jusqu’à nouvel ordre.
La section 25 déclare son soutien plein et entier à la motion de la CP-CNU concernant la LPPR votée le 7/1/20 et partage son inquiétude concernant l’évolution de nos missions et métiers.
La section 25 du CNU partage les inquiétudes exposées par le bureau de la CP-CNU (dans son communiqué du 17 janvier reproduit ci-dessous) à l’heure où de nombreux laboratoires et département de mathématiques se mobilisent contre le projet actuel de réforme des retraites.
Suite à un rendez-vous d'une délégation du bureau de la CPCNU avec le directeur de cabinet adjoint au MESRI (Nicolas Chaillet), ce dernier a confirmé par couriel, le 24 mars 2022, qu'une modification des équilibres actuels n'était pas à l'ordre du jour. Nous reproduisons ses propos ci-dessous, avec son accord,
"Suite à notre échange oral en février dernier et conformément à ce que je vous avais indiqué, je vous informe par ce message que la suppression du contingent national pour l’avancement de grade n’est pas d’actualité. Le contingent national accordé par le CNU est bien maintenu. Bien que la loi de transformation de la fonction publique supprime toutes compétences reconnues aux CAP, la compétence du CNU en la matière au sens du décret de 1992 repose sur le statut spécifique des enseignants-chercheurs."